La pièce sénégalaise intitulée « Le Petit Bois » est une des manifestations du Festival de Théâtre International pour jeunes publics à Iasi en Roumanie qui se déroule du 2 octobre au 10 octobre 2019. Le thème principal du festival est la liberté. Est-ce que la liberté des enfants sera possible un jour? Et surtout la liberté des enfants africains ? Cette pièce est un miroir de la société africaine où nous ne pouvons parler d’aucune liberté à propos des enfants. Cette pièce a été représentée dans l’Institut Français d’Iasi le 4 octobre 2019 à 17.00 h.
Au début, il y a seulement les pots de tomates sur scène. La pièce commence avec le tambour africain qui augmente de temps en temps. Dans la pièce, les actrices ne sont pas face au public, mais elles tournent le dos au public. Cette attitude est faite consciemment par elles afin de signifier qu’elles ne sont pas encore dans le jeu. Quand l’actrice enlève son turban avec la musique et elle chante une chanson, elle est entrée dans le jeu. En changeant ses vêtements, elle n’est plus elle.
Elle commence à compter les pots de tomates en français, un deux trois… après elle continue à compter en langue sénégalaise : voilà il y a trente enfants, trente pots de tomates dont la couleur est rouge : ces pots signifient le sang des enfants. Elle les appelle « enfants des rues pots de tomates » qui n’ont pas de mère, pas de père, pas de maison. Elle donne la vie avec sa voix aux pots et aux marionnettes en bois qui représentent les mendiants.
Parfois elle apparait comme narratrice, parfois elle devient un enfant de pot de tomates. Quand elle change de rôle, elle utilise son corps, ses gestes, ses mimiques pour imiter le personnage. Elle utilise très bien ses mains qui imitent les gens : avec ses mains, elle anime le mariage d’un homme et d’une femme. Avec ce mariage, la femme accouche un enfant des rues. C’est-à-dire que c’est un enfant qui est refusé par ses parents. Au moyen de son corps, elle représente les enfants qui sont obligés de porter les sacs des riches dans les bazars. En mettant les pots successivement, elle nous montre la pesanteur des sacs et l’enfant n’est pas capable de porter ces sacs.
Le 21 Mars, un enfant qui s’appelle Hussein est obligé d’aller à l’école coranique comme les autres enfants. Une des voisines l’a apporté à l’école coranique, car sa mère a perdu sa tête et son père l’a déjà quitté. Au moyen de nouveau turban, l’actrice change sa voix, elle anime cette voisine. Dans l’école, il y a le marabout qui enseigne le Coran mais qui torture ces enfants, qui les force à être mendiant. En mettant un béret et en changeant sa voix, elle représente le marabout. Et pour montrer la situation tragique d’Hussein, la musique augmente quand elle met Hussein dans le pot de tomates. La musique accentue la tragédie et les douleurs à venir. Süleyman 007 est l’un des enfants de pot de tomates. Nous voyons que l’utilisation de l’espace dépend de ces enfants, car, après que la narratrice parle d’un enfant, elle fait rétrécir l’espace.
Elle montre un autre enfant qui va devenir un footballeur. Cette petite scène est interactive, il n’y a pas de mur entre l’actrice et les spectateurs. Elle passe la balle aux enfants qui sont dans le premier rang.
A la fin de la pièce, elle est redevenue la narratrice, elle appelle ces enfants comme « les fantômes de notre rue ». Et, à la fin, la limitation de cet espace devient un triangle qui ressemble à la maison fermée. Elle critique la situation de l’Afrique, elle fait également une autocritique. Elle nous critique aussi en tant que spectateurs car nous restons spectateurs à cette situation sans réagir contre l’injustice.
Ece Yassıtepe,
Participant Workshop for young critics